La Rumeur d'André Reynaud

Il y a quelques années, nous sommes tombés lors d’une déambulation dans les rues de La Rochelle sur la boutique d’André Reynaud. Il y avait là dans un mélange des genres assez intrigant, des belles affiches et des petits livres aux titres exigeants. Imprimeur ? Éditeur ? Quand nous avons engagé la conversation avec le personnage chaleureux aux cheveux blancs qui nous a accueilli, nous avons compris qu’il avait les deux casquettes. Un véritable aventurier de l’édition maitrisant parfaitement l’impression numérique au service d'une érudition dénicheuse de raretés sur l’art et la littérature… et ayant même réussi à approvisionner les librairies des musées nationaux, Grand Palais, Orsay, avec des pépites méconnues en lien avec leurs expositions.

Plus récemment, la maison d'édition d'André Reynaud qui s'appelle La Rumeur des Âges a lancé la collection Esperlu&te,  autrement dénommée « les leporellos », sous forme de plaquette en cinq volets savamment pliés, tirés à 40 ou 50 exemplaires numérotés … collection à laquelle Scanreigh a eu l’honneur d’être convié.

Cinq titres à ce jour  :

– Francis Jammes, Notes sur quelques arbres, 2022

– Rainer Maria Rilke, Choses, 2022

– Paul-Henri Jutant, La surface et la profondeur, 2024

– Maurice Blanchard, Lettres inédites à René Char, 2024

– Scanreigh, Gaston, Jasper et Moi, 2025

Les leporellos sont accompagnés de 10 exemplaires supplémentaires marqués de A à J avec un dessin original signé.

Si les deux premiers titres sont classiques, les deux suivants sont plus particuliers. Ils sont le fruit d’une autre rencontre rochelaise, celle d'avec Paul-Henri Jutant, féru de littérature, poète et animé du même esprit dénicheur qu’André Reynaud comme en témoigne le leporello sur Maurice Blanchard (1890-1960), surréaliste résistant, membre du groupe « La Main à plume » et dont il a découvert quelques lettres inédites envoyées à René Char. Une rareté s’il en est !

Le dernier leporello en date avec Scanreigh l'est, cette fois-ci, avec lui en tant qu’auteur, et moi en tant que co-autrice, le tout accompagné de reproductions de dessins et de peintures sur bois dans un double hommage à Jasper Johns et à Gaston Chaissac.

André Reynaud, en fin connaisseur de l’œuvre de Gaston Chaissac, a été sensible aux passerelles qui existent entre son travail et celui de Scanreigh, chose qu’avait déjà noté le conservateur allemand Detlef Hoffmann dans sa préface au catalogue du Musée de la Carte à jouer de Leinfelden-Echterdingen en 1989.

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