Il n’y pas que le dessin des anciens qui fonctionne comme générateur d’idées ! Ça marche aussi avec celui des contemporains même si l’artiste américain Jasper Johns fait déjà figure de moderne classique pour ne pas dire de dinosaure. J’ai depuis longtemps une certaine inclination pour tout ce qu’il fait et cet été je tombe carrément dans l’hommage. Pourquoi pas ?
Pour cette série, le papier velours à pastel semble convenir, j’arrive même malgré l’extrême disparité de la matière à retrouver des effets “johnsiens” obtenus sur plastique ! Pour d’autres dessins , j’introduis des plans, clin d’oeil aux grandes peintures de 1992-94 où Johns emploie comme motif le plan de la maison de son grand-père à Allendale dans la Caroline du Sud.
Lors d’une exposition dans la Loire en 2004, j’évoquais dans le catalogue mon intérêt pour Johns où je notais que son dessin transpire l’effort et l’introspection. Je me souviens d’avoir vu au Kunstmuseum de Bâle ces encres sur plastique, un matériau qui chez ce grand praticien de la sérigraphie n’est pas surprenant.
Je décalque parfois mes propres dessins comme Johns semble le faire souvent ; c’est un plaisir étrange du faire artisanal, de la mise en couleur attentive et obéissante, un plaisir de copiste que l’exploration enfantine connaît bien.
Je dois dire que la méticulosité savante, le maniérisme sage de cette carrière artistique finissante me séduisent encore et toujours.
Fin octobre, je présenterai avec mon ami photographe Jean-Pierre Loubat, à la Librairie La Palourde de Nîmes, un double hommage, l’un à Jasper Johns et l’autre au très nîmois Claude Viallat. Un numéro de PENROD pour chacun des hommages paraitra dans la foulée.